Le 1er serment a eu pour suite un 2ème serment d’allégeance d’Al-Aqabah. Ce fut un événement capital dans la mission du prophète Mohamed saws. 75 habitants de Yathrib ont promis leur loyauté envers le messager d’Allah en tant que leur chef. Cet événement a précédé l’hégire.
L’engagement a eu lieu en 622 à un col de montagne (al-Aqabah) à cinq kilomètres de La Mecque. Cela correspond à l’an 13 de la Révélation.
Le contexte du 2ème pacte d’allégeance d’Al-Aqabah
Les persécutions à La Mecque continuèrent contre les musulmans notamment les plus faibles. Le prophète Mohamed saws avait perdu son protecteur Abou Talib. Le messager d’Allah avait essayé de rallier la ville de Taïf à sa cause mais ce fut un échec. Les habitants de cette cité étaient encore attachés aux polythéismes.
Yathrib avait en son sein des personnes intéressées par l’Islam après être venu au pèlerinage précédent. Ils se sont convertis en rencontrant le prophète Mohamed saws. Puis, ils se sont engagés au 1er serment d’allégeance d’Al Aqaba à respecter les principes de base musulmane. Ils ont pris l’engagement de continuer à transmettre le message de l’Islam. Le prophète a dépêché un émissaire à leur côté pour l’enseigner les autres aspects islamiques et le Coran. Cela a porté ses fruits car plus de personnes se convertissent à la religion du monothéisme pur. L’émissaire retourna à La Mecque pour faire part au messager de la réussite de sa mission.
Les musulmans de Yathrib étaient persuadés qu’il était temps pour eux de servir le prophète en le protégeant des Qoraysh. Ils partirent à la saison du hajj de l’an 13 de la Révélation soit l’an 622. Secrètement, ils ont pris contact avec le prophète. Ils ont fixés une rencontre à la fin du hajj. Cela se déroula plus précisément pendant la nuit des jours de Tachriq.
Cela correspond aux 11, 12 et 13 du mois de Dhoul hijja dans le même endroit que le 1er serment. Il s’agit bien entendu d’Al Aqabah.
Le déroulement du 2ème serment d’allégeance
Dans cette fameuse nuit, l’Envoyé d’Allah était accompagné de son oncle Al-Abbas Ibn Abd Al-Mouttalib. Ce dernier n’était pas encore musulman et il engagea le 1er la parole. Il voulait s’assurer de cette manière de l’engagement réel des habitants de Yathrib.
Il dit : « Ô gens de Khazraj ! Mohammed occupe chez nous la place que vous savez. Nous l’avons toujours protégé contre quiconque lui veut du mal, et il est bien protégé dans son peuple, bien défendu dans sa ville. Cependant, il tient absolument à conclure cette alliance avec vous et à vous rejoindre. Si vous pensez que vous serez en mesure de respecter votre engagement vis-à-vis de lui et de le protéger contre ses ennemis, alors, prenez vos responsabilités. Par contre si vous pensez qu’après l’avoir emmené chez vous, vous refuserez de l’aider et le livrerez à ses ennemis, alors renoncez à l’alliance et laissez-le en paix, car il est bien protégé dans son peuple et bien défendu dans sa ville ».
L’un des chefs des Ansar, Kab ibn Malik Al Ansari, après avoir entendu son oncle pris la parole à son tour : « Nous avons bien entendu tes dires. Et maintenant ô Envoyé d’Allah, prend la parole et donne-nous tes exigences concernant Ton Seigneur et toi-même ».
Selon l’imam Ahmad dans son Mousnad Al-Makkiyyin, le Messager répondit : « Je veux que vous vous engagiez à me défendre de la façon dont vous défendez vos femmes et vos enfants. »
La réponse des Ansars
Al-Bara Ibn Marour donna l’exemple en prenant sa main et dit : « Oui, nous jurons par Celui qui t’a envoyé avec la Vérité comme Prophète, que nous te protégerons de la même manière que nous protégeons nos femmes et nos propres personnes. Accepte donc notre serment d’allégeance, ô Messager d’Allah ! Car, par Allah, nous sommes vraiment aguerris, c’est là une qualité nous avons héritée de nos ancêtres ».
Abou Al Haytham entre en scène en déclarant : « Ô Prophète d’Allah ! Entre nous et les Juifs, il y a des accords que nous devons rompre. Si Allah t’accordait la victoire, est-ce que tu ne nous abandonnerais pas pour revenir dans ton peuple ? »
En souriant, le Messager d’Allah répondit : « Non, je ne ferai jamais ceci. Votre sang est comme mon sang. Votre honneur comme mon honneur. Je suis des vôtres et vous êtes des miens. Je combattrai ceux que vous combattrez et ferai la paix avec ceux que vous conclurez la paix ».
La conclusion du pacte d’Al-Aqabah
Deux hommes de la première délégation de Yathrib se mirent debout et insistèrent sur le poids de leur engagement auprès des siens présents. Ils doivent bien prendre en compte les conséquences et les sacrifices de leur geste. Al Abbas ibn Ubada insista sur ce point pour être sûr que son peuple soit conscient du sérieux de ce pacte.
Ces pairs répondirent : « Nous acceptons même si doit s’ensuivre de cela perte de nos biens et mort de nos nobles. Mais quelle sera, ô Messager d’Allah, notre récompense si nous respectons scrupuleusement tous les points de ce pacte ? » Il répliqua par cette parole : « Le Paradis. »
L’accord fut conclu par le geste symbolique du serrage de mains. Ce 2ème serment d’allégeance d’Al-Aqabah permit aux compagnons et au prophète saws d’effectuer son émigration à Yathrib (hijra) qui allait devenir Médine.