Hegra ou Mada’in Salih a plusieurs appellations : Mada’in Saleh ou Al Hijr.
Présentation de Mada’in Salih
Hegra, également connu sous le nom de Mada’in Salih, est un site archéologique. Il se trouve dans le gouvernorat d’Al Ula dans la province de Médine (Al Madinah) dans la région du Hedjaz en Arabie saoudite. Mada’in Saleh signifie en arabe les « Villes de Salih ». On le nomme aussi Al-Hijr. Une majorité des vestiges datent du royaume nabatéen soit au 1er siècle après JC. Le site constitue la colonie la plus méridionale et la plus grande du royaume après Petra en Jordanie actuelle, sa capitale. Il existe aussi des traces d’activité lihyanite et romaine avant et après l’influence nabatéenne.
Hegra dans le Coran
Le Coran mentionne à plusieurs reprises les Tamud. Il s’agit du peuplement de la région par les Tamuds à l’époque du prophète Salih (paix sur lui). Le Coran en parle aux sourates :
- – Al A’raf, sourate 7, ayats 73 au 79 ;
- – Hud, sourate 11, ayats 61 au 69 ;
- – Al Hijr, sourate 15, ayats 80 au 84 ;
- – Les poètes, sourate 26, ayats 141 au 158 ;
- – La Lune, sourate 54, ayats 23 au 31 ;
- – L’aube, sourate 89, ayats 8 au 13 ;
- – Le soleil, sourate 91 ayats 11 au 15.
Site du patrimoine UNESCO
Rappelant Pétra, le site de Mada’in Salih est proclamé comme site du patrimoine par l’UNESCO en 2008. Il a été choisi pour ses vestiges bien conservés de la fin de l’Antiquité, en particulier les 131 tombes monumentales taillées dans la roche, avec leurs façades richement ornées, du royaume nabatéen.
Sa longue histoire et la multitude de cultures qui occupent le site ont produit plusieurs noms. Les références de Strabon et d’autres écrivains méditerranéens utilisent le nom Hegra pour le site nabatéen. Mada’in Salih fait référence au prophète Salih (paix sur lui). Elle porte enfin le nom de la sourate 15 du Coran.
Le site archéologique de Hegra ou Mada’in Salih se situe à environ 20 km au nord de la ville d’Al Ula. Al Hijr est à 400 km au nord-ouest de Médine et à 500 km au sud-est de Petra en Jordanie. Al- Istakhri a écrit dans « Al-Masalik » :
« Al-Hijr est un petit village. Il appartient à Wadi al Gura. Il se situe à une journée de voyage à l’intérieur des montagnes. C’était la patrie des Thamudians. J’ai vu ces montagnes et leurs sculptures. Leurs maisons sont semblables aux nôtres. Mais elles sont sculptées dans les montagnes, que l’on appelle les montagnes Ithlib. On dirait qu’ils sont une plage continue mais ils sont séparés et entourés de dunes de sable. Vous pouvez atteindre le sommet des montagnes, mais c’est extrêmement fatiguant. Le puits des Thamuds, mentionné dans le Saint Coran se situe au milieu des montagnes. » Al-Istakhri.
Le site se trouve sur une plaine, au pied d’un plateau de basalte, qui forme une partie des montagnes du Hijaz. Les parties ouest et nord-ouest du site contiennent une nappe phréatique pouvant être atteinte à une profondeur d’une vingtaine de mètres. Le cadre est remarquable pour son paysage désertique, marqué par des affleurements de grès de différentes tailles et hauteurs.
Histoire islamique de Madain Salih
Selon la tradition islamique, le site d’Al-Hijr est la place de la tribu de Tamud. Elle vient après le peuple de Aad. Dans la sourate 7 Al A’raf, aux ayats 73-79 rapportent :
« Et aux Ṯamūd, leur frère Ṣāliḥ: «Ô mon peuple, dit-il, adorez Allah. Pour vous, pas d’autre divinité que Lui. Certes, une preuve vous est venue de votre Seigneur: voici la chamelle d’Allah, un signe pour vous. Laissez-la donc manger sur la terre d’Allah et ne lui faites aucun mal; sinon un châtiment douloureux vous saisira. (73) Et rappelez-vous quand Il vous fit succéder aux Aad et vous installa sur la terre. Vous avez édifié des palais dans ses plaines, et taillé en maisons les montagnes. Rappelez-vous donc les bienfaits d’Allah et ne répandez pas la corruption sur la terre « comme des fauteurs de trouble ». (74)
« Les notables de son peuple qui s’enflaient d’orgueil dirent aux opprimés, à ceux d’entre eux qui avaient la foi: « Savez-vous si Ṣāliḥ est envoyé de la part de son Seigneur ? » Ils dirent: « Oui, nous sommes croyants à son message ». (75) Ceux qui s’enflaient d’orgueil dirent: « Nous, nous ne croyons certainement pas en ce que vous avez cru ». (76) Ils tuèrent la chamelle, désobéirent au commandement de leur Seigneur et dirent: « Ô Ṣāliḥ, fais nous venir ce dont tu nous menaces, si tu es du nombre des Envoyés ». (77) Le cataclysme les saisit; et les voilà étendus gisant dans leurs demeures. (78) Alors il se détourna d’eux et dit: « Ô mon peuple, je vous avais communiqué le message de mon Seigneur et vous avais conseillé sincèrement. Mais vous n’aimez pas les conseillers sincères! » ».
L’épreuve du peuple de Mada’in Salih
La tribu est tombée dans le culte des idoles et l’oppression s’est répandue. Salih, à qui le nom du site « Mada’in Salih » se rapporte, a appelé les Thamuds à se repentir. Ces derniers n’ont pas tenu compte de l’avertissement et ont plutôt ordonné à Salih de faire apparaître une chamelle enceinte du dos d’une montagne. Et ainsi une chamelle enceinte apparaît aux gens de l’arrière de la montagne, comme preuve de la mission divine de Salih. Cependant, seule une minorité a écouté ses paroles. Les non-croyants ont tué le chameau sacré au lieu de s’en occuper comme on leur avait dit.
Les Thamouds ont eu trois jours avant que leur punition n’ait lieu, car ils n’ont pas cru et n’ont pas tenu compte de l’avertissement. Salih et ses adeptes monothéistes ont quitté la ville. Mais Dieu a puni les autres pour leur comportement. Leurs âmes ont quitté leur corps sans vie au milieu d’un tremblement de terre et des éclairs.